Israël cache les tueurs qui ont brûlé vive une famille palestinienne, révèle un ministre

Ali Abunimah, Droits et responsabilités, 10 septembre 2015

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Une jeune Palestinienne écrit un message sur un mur de la maison de la famille Dawabsha qui a reçu une bombe incendiaire, dans le village de Douma en Cisjordanie occupée, le 7 septembre. Shadi Hatem APA images

Il y a quelques jours, j’ai tweeté : « Soit Israël sait déjà qui a tué les Dawabsha et les couvre, soit il ne fait aucun effort pour les trouver. C’est l’un ou l’autre ».

https://twitter.com/AliAbunimah/status/640682593424379905?ref_src=twsrc%5Etfw

C’était le lendemain du décès de Riham Dawabsha, morte des blessures dues à l’horreur de la bombe incendiaire qui a tué son fils de 18 mois, Ali Dawabsha, dans le village de Douma en Cisjordanie occupée.

Le père du petit garçon, Saad, est mort de ses blessures, en août, laissant Ahmed, le frère d’Ali âgé de 4 ans, seul survivant de la famille.

La conduite d’Israël s’est avérée tristement prévisible.

Haaretz rapporte aujourd’hui que, selon le ministre de la défense, Moshé Yaalon, « la Défense d’Israël sait qui est responsable de l’incendie criminel qui a tué trois membres d’une famille palestinienne il y a deux mois, mais a choisi d’empêcher le recours à la justice de manière à protéger l’identité de ses sources ».

Yaalon est dit avoir déclaré dans une réunion fermée de militants du Likoud, le parti du Premier ministre Benjamin Netanyahou, que trois suspects juifs avaient été placés en détention administrative à la suite de cette attaque.

Des témoins ont vu les attaquants s’enfuir vers la colonie israélienne voisine de Maale Efraïm, après que la maison des Dawabsha ait pris feu.

Trois colons israéliens, Meir Ettinger, Mordehaï Meyer et Eviatar Sionim, ont été détenus sans inculpation à la suite de l’attaque, pour présomption de préparation et de réalisation d’autres attaques violentes contre des Palestiniens. Mais on ne sait pas s’ils font partie des trois auxquels Yaalon a fait allusion.

À la suite de l’attaque de la famille Dawabsha, vigoureusement condamnée au niveau international, Netanyahou a promis de retrouver les meurtriers.

Mais il n’a pas donné l’ordre à l’armée de s’occuper du genre de carnage destructeur infligé à des Palestiniens après le rapt et le meurtre de trois jeunes Israéliens en Cisjordanie occupée en juin 2014.

Dans ce cas, Israël a diligenté les meurtres extrajudiciaires de deux Palestiniens, dont il a prétendu qu’ils étaient à l’origine des enlèvements, et la punition collective de leurs familles par la destruction de leurs maisons.

Qui protègent-ils ?

Le prétexte que Yaalon est dit avoir avancé, selon lequel les autorités israéliennes n’auraient pas annoncé l’arrestation des suspects du meurtre des Dawabsha « pour protéger l’identité des sources », ne fait pas le poids.

Pourquoi des « sources » qui avaient aidé à appréhender de supposés meurtriers ont besoin de protection et de qui ? Et pourquoi Israël avec son armée puissante et ses services de « sécurité » au courant de tout, ne pouvait-il leur fournir cette protection ?

Si les « sources » sont du Shin Bet, l’agence d’espionnage interne d’Israël, pourquoi ne pouvaient-elles témoigner anonymement, ainsi que cela a été fait à mainte reprise contre des Palestiniens ? Et même si Israël est contrarié à l’idée de rendre publique leur identité, pourquoi est-ce plus important que la vie de Palestiniens ?

La révélation de Yaalon apparaît comme un exemple de plus de l’impunité systématique garantie aux soldats israéliens et aux colons pour attaquer des Palestiniens.

Ce ne serait pas la première fois non plus que des colons se seraient tirés d’affaire après avoir brûlé vifs des Palestiniens.

Les colons, tout comme l’armée, sont une extension de l’État colonial israélien et celui-ci protège toujours les siens et glorifie les terroristes et les responsables du nettoyage ethnique qui l’ont créé.

Traduction: SF pour l’Agence Media Palestine

Source: Electronic Intifada

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