L’accent sur : 25 ans d’Oslo

Ali Abunimah, Nur Arafeh, Samia al-Botmeh, Leila Farsack, Ingrid Jaradat Gassner, Nadia Hijab, Jamil Hilal, Asem Khalil, Osamah Khalil, Camille Mansour, Mouni Rabbani, Ibrahim Shikaki, Joanna Springer, Alaa Tartir, Jeremy Wildeman – 13 septembre 2018

Un quart de siècle après le début des Accords d’Oslo, un Etat palestinien indépendant et souverain est devenu à peine plus qu’un mythe, tandis qu’Israël continue à étendre son projet colonial de peuplement et son occupation militaire. La structure et le cadre d’Oslo sont à blâmer pour cette réalité, puisque les Accords n’étaient pas un accord sur la paix mais un arrangement sécuritaire entre colonisateur et colonisé. Oslo a non seulement rétréci et fragmenté la Palestine et les Palestiniens, mais a par ailleurs imposé des structures politiques et économiques rigides qui ont contraint la liberté des Palestiniens et entravé leurs capacités à obtenir leurs droits et leur autodétermination.

Dans cette sélection de textes, les analystes politiques d’Al-Shabaka étudient Oslo et son impact sur les domaines politique et économique qui gouvernent les Palestiniens en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza. Ils mettent en avant que les Palestiniens ne peuvent atteindre leurs droits fondamentaux politiques, civiques et humains qu’en renversant les effets nuisibles des Accords sur la lutte des Palestiniens et en reconstruisant un consensus autour de leur but national.

La politique d’Oslo

Les racines d’Oslo : Kissinger, l’OLP et le Processus de Paix

Par Osamah Khalil

Osamah Khalil s’appuie sur des documents diplomatiques américains déclassifiés pour avancer que les racines d’Oslo plongent dans la poursuite d’une relation de la direction de l’Organisation de Libération de la Palestine avec Washington. Des conversations privées ont été en contraste saisissant avec la rhétorique révolutionnaire épousée par l’OLP pour apaiser ses supporters, révélant à quel point les dirigeants espéraient des négociations et confirmant que l’intransigeance des Américains et des Israéliens retardait une résolution du conflit.

Un Etat à quel point souverain ?

Par Camille Mansour

Camille Mansour identifie quelques unes des zones relatives à la souveraineté en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza sur lesquelles Israël et l’OLP devraient négocier dans l’éventualité où se tiendraient de sérieuses discussions de paix. Son but est de se conforter contre les écueils et de recommander des positions et des approches, même si l’on sait que des négociations sérieuses ne commenceront pas de sitôt.

Comment ont évoluer les tendances de la cause palestinienne depuis 1967

Par Nadia Hijab et Mouni Rabbani

La cause palestinienne est, par certains côtés, retournée là où elle en était avant la guerre de 1967. Nadia Hijab et Mouni Rabbani retracent cette trajectoire pour comprendre comment nous sommes arrivés à la situation actuelle et trouver des idées sur où aller en partant de là.

Retrouver l’autodétermination

Par Ali Abunimah

Ali Abunimah passe en revue le concept d’autodétermination, son applicabilité au peuple palestinien et son érosion progressive depuis 1991. Il prétend que l’autodétermination doit revenir au coeur de la lutte des Palestiniens et montre comment l’exercice de ce droit par les Palestiniens peut être compatible avec une coexistence finale avec les Juifs israéliens. Lire plus…

L’économie politique d’Oslo

Peut-on enterrer le modèle d’assistance failli d’Oslo ?

Par Jeremy Wilderman et Alaa Tartir

Depuis la signature en 1993 des Accords d’Oslo, la communauté des donateurs a investi plus de 23 milliards de dollars dans « la paix et le développement » dans les Territoires Palestiniens Occupés. Pourtant, l’aide n’a pas apporté la paix, le développement ou la sécurité au peuple palestinien, et encore moins la justice. Jeremy Wilderman et Alaa Tartir examinent les origines du modèle de l’aide-pour-la-paix et ses effets sur les conditions socio-économiques et mettent en avant les nombreuses critiques du modèle économique d’Oslo. Lire plus…

Construire un Etat failli : Gouvernance et économie séparées de Palestine

Par Ibrahim Shibaki et Joanna Springer

Alors que les milliards de dollars de l’international donnés à l’Autorité Palestinienne (AP) pour le « développement », les infrastructures et l’aide humanitaire ont été salués comme un apport heureux pour construire l’institution, ils ont au contraire été la cause de conditions socio-économiques désastreuses. Ibrahim Shikadi et Joanna Springer expliquent que dépolitiser le développement économique des Palestiniens a conduit à un engouement pernicieux pour une efficacité normative et des solutions techniques.

Attendues depuis longtemps : Alternatives au Protocole de Paris

Par Nur Arafeh

Nur Arafeh entreprend une revue critique du Protocole Economique de Paris – paramètres pour les relations économiques entre Israël et les Territoires Palestiniens Occupés signés depuis 1994 – et demande au président Mahmoud Abbas d’étudier sérieusement des modèles économiques alternatifs.

Résultats politiques et économiques

L’Autorité Palestinienne : Ebranler les scénarios du Statu Quo

Par Jamil Hilal

Le champ politique palestinien s’est retrouvé dans un état de désintégration depuis que l’AP a fonctionné sous les Accords d’Oslo. Jamil Hilal s’intéresse à l’impact de cette désintégration sur l’organisme politique et le champ culturel des Palestiniens et sa contribution à l’identité nationale palestinienne.

Comment les colonies israéliennes étouffent l’économie de la Palestine

Par Nur Arafeh, Samia al-Botmeh et Leila Farsakh

Nur Arafeh, Samiaa al-Botmeh et Leila Farsakh démontrent l’impact dévastateur que l’entreprise coloniale d’Israël a eue sur l’économie palestinienne, dépossédant les Palestiniens de leur terre, de leur eau et autres ressources et provoquant un chômage de masse. Elles s’intéressent aussi aux travailleurs palestiniens qui ont été obligés de gagner leur vie dans les colonies.

Parler de la Palestine : Quel cadre d’analyse ? Quels buts et quels messages ?

Par Nadia Hijab et Ingrid Jaradat Gassner

Nadia Hijab et Ingrid Jaradat Gassner expliquent que la multiplicité des cadres d’analyse qui décrivent la question de la Palestine crée une confusion autour des buts et des messages. Elles passent en revue les forces et les inconvénients de chacun et recommandent le cadre de l’anti-apartheid comme méthode d’analyse la plus stratégique autour de laquelle les Palestiniens peuvent se rassembler et travailler en direction de buts clairement définis.

Ali Abunimah

Conseiller politique d’Al-Shabaka, Ali Abunimah est l’auteur de Un Seul Pays : Une Proposition Audacieuse pour Mettre Fin à l’Impasse Israélo-Palestinienne (2006) et le cofondateur et directeur de la publication mondialement acclamée The Electronic Intifada. Installé aux Etats Unis, il a écrit des centaines d’articles et pris une part active depuis 20 ans dans le mouvement pour la justice en Palestine. Il a gagné la Bourse Lannan 2013 pour la Liberté Culturelle. Son dernier livre est Le Combat pour la Justice en Palestine.

Nur Arafeh

L’analyste d’Al-Shabaka Nur Arafeh a travaillé comme spécialiste de la politique palestinienne à Al-Shabaka de 2015 à 2017. Nur est actuellement boursière de la Fondation Rhodes et prépare un doctorat en Développement Economique à l’université d’Oxford. Elle travailait auparavant en tant que Chercheuse Associée à l’Institut de Recherche en Politique Economique de Palestine (MAS) et comme professeure invitée d’Economie au Collège Bard d’Al-Quds [Jérusalem]. Elle posède un double diplôme en Sciences Politiques et en Economie de l’Institut de Sciences Politiques-Sciences Po de Paris et de l’université Columbia, et détient une Maîtrise en Etudes de Développement de l’université de Cambridge.

Samia al-Botmeh

Conseillère politique d’Al-Shabaka, Samia al-Botmeh est professeure assistante d’Economie et chercheuse au Centre d’Etudes de Développement à l’université de Birzeit en Palestine. Elle a obtenu son doctorat en Economie du Travail à l’Ecole d’Etudes Africaines et Orientales-Université de Londres, le titre de sa thèse : « L’Offre de Travail des Femmes Palestiniennes : Pour une explication de la Participation Faible et Fluctuante de la Force de Travail Féminine ». Auparavant, al-Botmeh a travaillé comme Chercheuse Principale et Coordinatrice de Recherches à l’Institut de Recherche en Politique Economique de Palestine (MAS) à Ramallah et a copieusement publié sur l’économie contemporaine palestinienne, les marchés du travail, les écarts dus au genre et l’économie politique de développement sous le colonialisme.

Leila Farsakh

Conseillère politique d’Al Shabaka, Leila Farsakh est professeure assistante en Sciences politiques à l’université du Massassuchets à Boston. Elle est l’auteure de Migration du Travail Palestinien : Travail, Terre et Occupation (Routledge, Automne 2005) et rédactrice en chef de Commémorer la Naksa, Evoquer la Nakba (volume spécial du Journal Electronique d’Etudes du Moyen Orient, au printemps 2008). Elle a largement écrit sur l’économie politique du conflit israélo-palestinien et sur la solution à un seul Etat. Depuis 2008, le Dr. Farsakh directrice de recherche au Centre pour les Etudes de Développement à l’université de Birzeit, en Cisjordanie. En 2001, elle a gagné le Prix Paix et Justice de la Commission pour la Paix de Cambridge, Massachusetts, USA.

Ingrid Jaradat Gassner

Conseillère politique d’Al-Shabaka, Ingrid Jaradat Gassner est cofondatrice et ancienne directrice du Centre de Ressources Badil pour des Droits à la Résidence et des Réfugiés Palestiniens (Badil). Elle a beaucoup travaillé dans les domaines du droit international et de la défense, dont des recherches innovantes sur les réfugiés palestiniens, le droit au retour, et les responsabilités d’un Etat tiers concerné. Elle a aussi coordonné la recherche pour une initiative civique palestinienne cherchant à enregistrer les Palestiniens exilés en tant que votant et à faire campagne pour des élections PNC directes et a effectué une mobilisation avec la Coalition Civique pour les Droits des Palestiniens à Jérusalem. Elle travaille actuellement comme consultante indépendante.

Nadia Hijab

Nadia Hijab est cofondatrice et présidente du conseil d’Al-Shabaka : Réseau Politique Palestinien. Elle a été sa Directrice Générale entre 2011 et mars 2018. Ecrivaine, orateur public et commentatrice de média, le premier livre de Hijab Le Pouvoir Féminin : Le Débat Arabe sur les Femmes au Travail a été publié par les Presses de l’Université de Cambridge et elle a coécrit Citoyens à Part : Portrait des Palestiniens en Israël (I.B. Tauris). Elle a dirigé le magazine Moyen Orient basé à Londres avant de travailler aux Nations Unies à New York. Elle est cofondatrice et ancienne codirectrice de la Campagne Américaine pour les Droits des Palestiniens et travaille maintenant à son bureau de conseillers.

Jamil Hilal

Conseiller politique d’Al-Shabaka, Jamil Hilal est un sociologue et écrivain palestinien indépendant et a publié beaucoup de livres et de nombreux articles sur la société palestinienne, le conflit arabo-israélien et les questions du Moyen Orient. Il a eu et a encore une bourse de chercheur principal associé dans un certain nombre d’institutions de recherche palestiniennes. Ses récentes publications comprennent des ouvrages sur la pauvreté, les partis politiques palestiniens et le système politique après Oslo. Il a édité Où Va Maintenant la Palestine : L’Abandon de la Solution à Deux Etats (Z Books, 2007) et, avec Ilan Pappe, A Travers le Mur (I.B. Tauris, 2010).

Asem Khalil

Membre politique d’Al-Shabaka, Asem Khalil est professeur associé de Droit Public à la Chaire H.H. Shaikh Hamad Bin Khalifa Al-Thani de Droit Constitutionnel et International, université de Birzeit. Il est l’ancien doyen de la Faculté de Droit et d’Administration Publique (2012-2015) et de l’Institut d’Etudes Internationales Ibrahim Abu Lughod (2010-2012). Le Dr. Khalil détient un doctorat en Droit Public, à l’université de Fribourg, Suisse, un Master en Administration Publique de l’Ecole Nationale d’Administration, France, et un doctorat en Utriusque Juris, université du Latran, Italie. Dans ses dernières publications, on trouve : « De Palestiniens à Citoyens : La Citoyenneté est-elle une Solution au Problème des Réfugiés Palestiniens ? » (Droit et Gouvernance au Moyen Orient).

Osamah Khalil

Conseiller politique d’Al-Shabaka, Osamah Khalil est cofondateur, trésorier du conseil et ancien codirecteur d’Al-Shabaka. Il est professeur associé d’Histoire à l’Ecole Maxwell de Citoyenneté et d’Affaires Publiques de l’université de Syracuse. Khalil est l’auteur de Le Palais de Rêve de l’Amérique : L’Expertise du Moyen Orient et l’Emergence de l’État de Sécurité Nationale (Harvard University Press, 2016).

Camille Mansour

Conseiller politique d’Al-Shabaka, Camille Mansour est membre du Bureau des Administrateurs de l’Institut d’Etudes de Palestine et président de son comité de recherche. Il a été professeur de relations internationales à l’université de Paris de 1984 à 2004. Il a aussi enseigné à l’université de Birzeit où il a fondé et dirigé l’Institut du Droit (1994-2000) et créé al-Muqtafi, la Banque de données Juridique et Législative, et il a été le doyen de sa Faculté de Droit et d’Administration Publique (2007-2009).

Mouni Rabbani

Conseiler politique d’Al-Shabaka, Mouni Rabani est un écrivain et analyste indépendant, spécialisé dans les affaires palestiniennes et le conflit arabo-israélien. Il est chercheur principal à l’Institut pour les Etudes Palestiniennes et Conseiller de Rédaction au Middle East Report. Ses articles ont aussi paru dans The National et il a fourni des commentaires au New York Times.

Ibrahim Shikaki

Membre politique d’Al-Shabaka, Ibrahim Shikaki est un doctorant en Economie à la Nouvelle Ecole en Recherche Sociale de New York. Il était auparavant chercheur principal en économie pour le Centre de Recherche en Droit Humanitaire de Diakonia et enseignant d’économie dans les universités de Birzeit et d’Al Quds. Il a aussi travaillé en tant qu’associé à la recherche à l’Institut de Recherche en Economie Politique de Palestine (MAS). Dans ses récents écrits, on trouve un travail sur L’économie palestinienne à Jérusalem Est de l’UNCTAD : Supporter l’annexion, l’isolement et la désintégration – « Entre Marshall et Kerry : projets économiques avec moteurs politiques » dans Al Hadaf Magazine – et développement en tant qu’outil de résistance avec Alaa Tartir dans « Etudes critiques du développement en Palestine » du Centre de Recherche Bisan.

Joanna Springer

Membre politique d’Al-Shbaka, Joanna Springer est chercheuse en politique de développement et réforme de gouvernance au Moyen Orient. Elle a mené des recherches et travaillé pour des organisations locales au Maroc, au Qatar et en Cisjordanie. Actuellement, Joanna est conseillère de recherche pour un projet d’avancement de l’Etat de droit dans le Golfe. Elle détient un Master en Politique Publique et Administration de l’université du Massachusetts-Amherst avec une focalisation sur le développement économique.

Alaa Tartir

Alaa Tartir est Conseiller en Programme pour Al-Shaaka. Tartir travaille aussi comme associé de recherche au Centre des Conflits, du Développement et de la Construction de la Paix et comme membre invité du Département d’Anthropologie et de Sociologie, l’Institut des Hautes Etudes Internationales et du Développement (IHEID), Genève, Suisse. Entre autres postes, Tartir a tenu celui de post-doctorant au Centre de Genève pour la Politique de Sécurité (GCSP) de 2016 à 2017, professeur et conférencier invité  (2015) au département d’Histoire et d‘Histoire de l’Art de l’université d’Utrecht, Pays Bas, et fut, entre 2010 et 2015, chercheur en études de développement international à l’Ecole de Londres en Sciences Economiques et Politiques (LSE), où il a obtenu son doctorat. Suivez Tartir sur Twitter : https://twitter.com/alaatartir et lisez ses publications à www.tartir.com.

Jeremy Wilderman

Membre politique d’Al-Shabaka, Jeremy Wilderman est un Associé de Recherche au « Département en Sciences Sociales et Politiques » de l’université de Bath où il mène des recherches sur la politique des donateurs envers les Palestiniens. Auparavant, il a terminé un doctorat sur le développement de l’aide canadienne et étrangère envers les Palestiniens et a collaboré à nombre de projets de recherche passés sur le développement, l’économie et les ONG palestiniennes. Il a par ailleurs gagné dans le passé une expérience substantielle dans le secteur des ONG palestiniennes, y compris en cofondant l’association caritative pour le développement de la jeunesse « Projet Espoir ».

Traduction : J. Ch. pour l’Agence Média Palestine
Source : Al-Shabaka

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