La crise à Gaza

 

Le 19 juin 2017

Des enfant palestiniens font leurs devoirs à la lueur d’une bougie à cause de la pénurie d’électricité à Gaza. PHOTO : Ahsraf Amra/Anadolu Agency/Getty Images

La cause immédiate de la crise actuelle à Gaza, ce sont les efforts de l’Autorité Palestinienne basée en Cisjordanie pour faire pression sur son rival le Hamas et pour chercher à plaire à l’administration Trump. Pourtant, les conditions effroyables que sont forcés d’endurer les près de 2 millions de Palestiniens de Gaza sont finalement le résultat de 50 ans de régime militaire sur la minuscule enclave côtière et un siège et un blocus naval cruels et illégaux qu’Israël impose depuis 2007, punition collective qui s’apparente à un crime de guerre. (Bien qu’Israël ait retiré quelque 8.000 colons illégaux en 2005, il continue à occuper militairement Gaza selon le droit international puisqu’il maintient de fait son contrôle sur toute entrée ou sortie de Gaza, ainsi que sur son littoral et son espace aérien.)

Les Palestiniens de Gaza ne reçoivent actuellement d’Israël que 2 à 3 heures d’électricité par jour, en baisse par rapport aux quelque 8 heures par jour d’avant la crise en cours. Comme Amnesty International l’a annoncé dans un récent communiqué, les coupures de courant « pourraient avoir des conséquences humanitaires catastrophiques pour les résidents qui ont déjà enduré une décennie de souffrances sous le blocus brutal d’Israël ».

La pénurie d’électricité combinée aux réductions de financement des soins de santé à Gaza de la part de l’Autorité Palestinienne basée en Cisjordanie a provoqué une crise majeure des soins de santé à Gaza. Selon le ministère de la Santé de Gaza, il y a une pénurie de diesel pour les 87 générateurs nécessaires au maintien de l’approvisionnement des hôpitaux pendant les pannes de courant et un équipement estimé à 10 millions $ de fin dépistage radiologique risque de tomber en ruines à cause du manque d’électricité. D’après Médecins pour les Droits de l’Homme Israël (PHRI), il y a une grave pénurie de médicaments à Gaza, ce qui fait qu’un tiers des stocks de médicaments essentiels est complètement épuisé ainsi que plus de 270 articles d’équipement médical pour les salles d’opération et les unités de soins intensifs. Plus de 300 malades de fibrose kystique sont en grand danger à cause du manque de médicaments et 90 % des malades du cancer ne reçoivent pas la totalité de leur traitement.

Même avant la dernière crise, l’économie de Gaza était en piteux état à cause des dix ans de siège et de blocus illégaux et des bombardements répétés par Israël. Le taux de chômage total est de 42 %, tandis que le taux de chômage des jeunes est à plus de 60 %, le taux le plus élevé au monde.

80 % des Gazaouis sont obligés de compter sur l’aide humanitaire pour survivre, tandis que 47 % souffrent d’insécurité alimentaire. Le nombre de réfugiés palestiniens à Gaza qui dépendent de la distribution de nourriture par l’ONU a grimpé d’environ 80.000 en 2000 à presque un million aujourd’hui.

La majeure partie de l’alimentation en eau est contaminée et non potable largement à cause des effets du siège et du blocus et des bombardements répétés des infrastructures de Gaza par Israël.

En 2015, la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement a émis un lugubre avertissement disant que Gaza deviendrait inhabitable vers 2020 à cause du siège et du blocus et de la destruction des infrastructures civiles.

Pour plus amples renseignements, voyez nos fiches d’information précédentes, Mettre les Palestiniens ‘Au Régime’ : Siège et Blocus Israélien de Gaza et Israël et Droit International : le Siège et le Blocus de Gaza.

L’Institut pour la Compréhension du Moyen Orient (IMEU) est une organisation à but non lucratif qui offre aux journalistes des faits, des analyses, des expertises et des ressources numériques sur la Palestine et les Palestiniens.

Traduction : J. Ch. pour l’Agence Média Palestine

Source : IMEU

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