Actualisation de la situation des prisonniers politiques palestiniens au 24 Mai 2017

 

24 Mai 2017, 38ème journée de grève pour les prisonniers politique palestiniens.

Alors que la presse israélienne ne cesse d’affirmer que des négociations sont en cours et progressent, ce qui a pour effet de faire croire à la population que tout est en cours de règlement, le comité des médias de la grève a officiellement déclaré qu’aucune négociation n’avait eu lieu avec la direction de la grève à propos des demandes des grévistes, bien que celle-ci ai commencée il y a plus d’un mois. Le comité a également déclaré que les rapports de négociations sont des rumeurs diffusées par le Service Pénitentiaire Israélien dans le but de saper le moral des grévistes, l’attention du public et le soutien de la grève en ce moment crucial.

Mahmoud Hassan, l’avocat d’Addameer (association de soutien aux prisonniers palestiniens) a pu rendre visite au gréviste Ahed Abu Ghoulmeh, le 21 mai 2017 à la prison d’Ohli Kedar. L’avocat Hassan a noté que l’état de santé de Mohamed Abu Ghoulmeh se détériorait et qu’il paraissait fragile. Il a signalé qu’il avait perdu environ 10 kg et qu’il souffrait d’hypertension artérielle.

Depuis le début de la grève, il y a environ 1 mois, Mohamed Abu Ghoulmeh a été transféré six fois (quatre jours entre chaque transfert). Il est actuellement isolé dans la prison d’Ohli Kedar, dans laquelle il a informé l’avocat que les prisonniers sont placés dans une section, remplie d’insectes et qui ne respecte pas les normes de base pour la vie humaine.*

Un certain nombre de grévistes de la faim connaissent de fortes pertes de poids, fatigues, incapacité à se tenir debout, une vision floue et même des vomissements de sang. Alors que certains ont été transférés dans des hôpitaux civils, y compris un groupe transféré de la prison d’Ashkelon à l’hôpital de Barzilai, beaucoup d’autres sont détenus dans des prisons avec des «hôpitaux de terrain» créés pour cacher les grévistes à l’accès public.

D’après Samidoun, site de soutien aux prisonniers palestiniens, la Commission des affaires des prisonniers et la Société des détenus palestiniens ont noté le désir du gouvernement israélien de mettre fin à la grève avant que le président américain Donald Trump arrive dans la région et essaie d’isoler les leadership de la grève et de neutraliser leur pouvoir en évitant de négocier directement avec les dirigeants choisis par les prisonniers eux-mêmes.

L’avocat palestinien Muhannad Karajeh d’Addameer a déclaré que les arrestations de militants palestiniens par les services de sécurité de l’Autorité Palestinienne se sont intensifiées, en particulier parmi les étudiants et après des activités de solidarité en soutien à la grève de la faim des prisonniers. Plusieurs militants arrêtés par les forces de sécurité de l’AP (autorité palestinienne) ont déclaré à « Quds News » qu’ils ont été interrogés sur les actions de solidarité et les médias sociaux relayant les informations de la grève.

Effectivement, de nombreux organisateurs palestiniens ont fortement critiqué le rôle de l’Autorité Palestinienne en ce qui concerne la grève des prisonniers, d’autant plus que l’Autorité palestinienne continue de coordonner sa sécurité avec l’occupation israélienne. Malgré des appels clairs du mouvement des prisonniers et du Comité pour soutenir la grève pour que cette coordination cesse.

Abla Sa’adat , militante palestinienne et femme du prisonnier politique gréviste et chef du FPLP Ahmad Sa’adat, a déclaré à Sakhnin, dans une tente de soutien des prisonniers, que le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas,  » errant d’un pays à l’autre en Amérique, en Russie et en Inde, comme si rien n’était en train d’arriver à notre peuple et à nos prisonniers « . **

Le dimanche 21 mai dernier, plusiers villes ont procédé à une grève partielle de 11 heures à 14 heures en soutien à la grève. Lundi, un appel à une grève générale dans toute la Palestine occupée a été lancé. En Cisjordanie, dans la bande de Gaza, à Jérusalem et dans les territoires de 48 avec la participation de la diaspora palestinienne. Des manifestations à 11 heures et une grève de la faim d’une journée débutant à 10h dans un contexte national de colère et de protestations en réponse à la présence du président américain Trump.

Le mercredi 24 mai, le comité appelle à des marches nocturnes en soutien aux prisonniers. Il appelle également à des conférences populaires pour soutenir les prisonniers le jeudi 25 mai.

Sources : Addameer et Samidoun

* http://www.addameer.org/news/addameer-visits-hunger-striking-political-leader-ahed-abu-ghoulmeh

** http://samidoun.net/2017/05/35-days-on-hunger-strike-critical-moment-solidarity-needed-for-strike-of-freedom-and-dignity/

Dossier de presse rédigé par l’Agence Média Palestine

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