Les enfants Palestiniens tués par Israël en 2016

Maureen Clare Murphy  25 Janvier 2017

Pour les enfants palestiniens de la Cisjordanie occupée, 2016 fut l’année la plus meurtrière de la décennie.

Trente-cinq enfants palestiniens furent tués par des soldats, la police et des civils armés israéliens pendant l’année. Tous sauf quatre furent tués en Cisjordanie. Les enfants représentent un tiers des 105 Palestiniens tués par les forces israéliennes en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza pendant l’année 2016.

La plupart, mais sûrement pas tous, ces enfants furent tués lors de ce qu’Israël prétend être des attaques ou des tentatives d’attaques, principalement contre des soldats à des check points de Cisjordanie.

Deux civils israéliens furent tués dans ce genre d’incidents, l’une d’entre eux était une fille de 13 ans poignardée à mort dans sa chambre, dans une colonie de Cisjordanie. Elle est la seule enfant israélienne tuée par un Palestinien cette année.

Dans la grande majorité des attaques présumées qui causèrent la mort à un enfant palestinien, aucun civil ou soldat israélien ne fut blessé. Dans quelques rares cas, des soldats israéliens auraient souffert de légères blessures.
Dans plusieurs incidents, il est probable qu’il n’y ait pas eu de tentative d’attaque lorsqu’un enfant palestinien fut tué. Amnesty International a demandé qu’une enquête pour exécution extra-judicaire soit ouverte pour l’un de ces meurtres.

D’autres enfants furent tués sur le chemin de l’école ou en revenant d’une soirée piscine. Plusieurs furent abattus alors qu’ils manifestaient contre l’occupation. Un frère et une sœur furent tués dans leur maison à Gaza quand le quartier fut touché par un bombardement israélien.

Comme le souligne Defense for Children International – Palestine (DCIP), “ Il est extrêmement rare que les forces israéliennes soient tenues responsables de la mort [des enfants palestiniens]. Seul un incident depuis 2014 a abouti à une mise en examen.”

Le directeur du programme “accountability” de l’association, Ayed Abu Eqtaish, déclara: “L’usage intentionnel de tirs mortels semble être aujourd’hui systématique pour les forces israéliennes, même lors de situations injustifiées, et sans que personne ne soit tenu responsable. Cela met de plus en plus d’enfants en danger.”

DCIP a synthétisé d’autres façons qu’a Israël de violer les droits des enfants palestiniens pendant l’année.

Voici les enfants palestiniens tués par les forces israéliennes en 2016 :

Ahmad Younis Ahmad al-Kawazba, 17 ans
Ahmad, du village de Sair, au Sud de la Cisjordanie occupée, fut abattu par les forces israéliennes après qu’il aurait poignardé et légèrement blessé un soldat près de l’intersection de Gush Etzion, près de la ville d’Hébron, le 5 Janvier.

Le procureur du district d’Hébron a déclaré que “l’autopsie suggérait que l’adolescent de 17 ans s’était vidé de son sang et ne reçu aucun traitement médical,” rapporta l’agence d’information Ma’an.

Ahmad fut enterré près de son ami et camarade de classe Mahmoud al-Shalalda, qui fut abattu par les forces israélienne en Novembre 2015.

Alaa al-Din Abd Muhammad al-Kawazba, 17 ans
Les forces israéliennes ont abattu Alaa al-Din ainsi que deux de ses cousins majeurs près de la colonie israélienne Gush Etzion, au Nord d’Hébron, le 7 Janvier. L’armée a affirmé que les trois hommes étaient “armés de couteaux” et qu’ils tentèrent d’attaquer les soldats. Aucun soldat ne fut blessé pendant l’attaque. Alaa al-Din était du village de Sair, dans la région d’Hébron.

Khalil Muhammad Issa Wadi, 15 ans
Khalil fut abattu par les forces israéliennes après qu’il aurait tenté de poignarder un soldat à l’intersection de Beit Einoun, près d’Hébron, le 7 Janvier. Aucun Israélien ne fut blessé lors de l’incident. Le frère majeur du garçon, Mahmoud, fut abattu par les forces israéliennes au même endroit en Novembre 2015.
Comme Ahmad al-Kawazba et Alaa al-Din Kawazba, Khalil était du village de Sair, dans la région d’Hébron. Il était au moins le dixième habitant du village à avoir été tué par les forces israéliennes depuis Octobre 2015. Ce chiffre comprenant l’exécution dans sa chambre d’hôpital, à Hébron, d’Abdallah Azzam al-Shalalda en Novembre 2015 et le meurtre d’un handicapé, jeune père, en Décembre 2015.

Adnan Ayid Hamid al-Mashni, 17ans
Une enquête du journal Haaretz, à Tel Aviv, a découvert qu’Adnan, du village de Shuyukh, fut abattu par les soldats israéliens à l’intersection de Beit Einoun, près de la ville d’Hébron, en Cisjordanie, alors qu’il se rendait à son cours de physique, le 12 Janvier.

Adnan s’était rendu à l’intersection dans un taxi collectif. Il traversa la route puis entra dans un deuxième taxi quand un autre jeune homme sauta du véhicule et cria “Dieu est grand” tout en brandissant un couteau ou une hachette, selon Haaretz.

Adnan Ayid Hamid al-Mashni
Le chauffeur réussit à s’échapper à pied tandis qu’Adnan, toujours à l’intérieur du van, fut touché au côté supérieur droit de son corps et mourut peu après à l’hôpital.
Ruqayya Abu Eid, 13 ans
Ruqayya fut abattue par un vigil privé après qu’elle aurait tenté de le poignarder dans la colonie d’Anatot près de Jérusalem le 23 Janvier.
Un membre palestinien du parlement israélien, la Knesset, condamna le meurtre de la jeune fille. “Même si elle avait eu un couteau, il était possible d’arrêter une jeune fille de cet âge au lieu de la tuer,” déclara Esawi Frej du parti Meretz.
Haaretz rapporta que Ruqayya mourut d’une seule balle dans le corps.
“Je ne peux pas expliquer sa décision,” déclara le père de la fille au journal. “Ils étaient deux vigils, ils auraient pu la maîtriser. Une petite fille. Ils sont entraînés et armés, vous savez, alors comment se fait-il qu’ils ne pouvaient pas arrêter une petite fille de 13 ans ? Une fille de 13 ans était-elle une menace pour eux ? Quoi qu’elle ait prévu de faire, ils auraient pu l’arrêter.”
Le corps de Ruqayya a été ramené dans son village d’al-Karmel pour reposer, à l’Est de la ville de Yatta, près d’Hébron, en Cisjordanie.
Hussein Abu Ghosh, 17 ans
Hussein fut abattu par un vigil israélien dans un supermarché de la colonie de Beit Horon près de la ville de Ramallah, au centre de la Cisjordanie, le 25 Janvier.
Le jeune fut tué au côté d’Ibrahim Usama Allan, 23 ans, après avoir poignardé deux femmes israéliennes ; l’une des femmes, Shlomit Krigman, 24 ans, mourut des suites de ses blessures le jour suivant. Les médias israéliens rapportèrent qu’Allan et Hussein furent abattus alors qu’ils couraient, suggérant que les deux jeunes hommes furent exécutés de façon extrajudiciaire.
En Avril, les forces israéliennes détruisirent la maison de la famille d’Hussein, dans le camp de réfugiés de Qalandiya, près de Ramallah.
Les démolitions punitives de maisons, ainsi que d’autres punitions collectives, sont considérées comme des crimes de guerre selon la Quatrième Convention de Genève.
Ahmad Hassan Abd al-Latif Tubah, 17 ans
Ahmad, du village de Kufr Jammal, fut tué par les forces israéliennes après qu’il aurait tenté de poignarder un soldat près d’une colonie, dans la région de Tulkarem, en Cisjordanie, le 1er  Février. Aucun soldat ne fut rapporté  blessé.
“Selon les rapports des médias, il passa le [mur israélien en Cisjordanie] sans permis d’entrée. Les soldats le découvrirent et tentèrent de l’appréhender. Il sortit alors un couteau et fut abattu,” rapporte l’association israélienne des droits humains B’Tselem.
Haitham Saada, 14 ans
Haitham mourut après qu’il fut touché par deux balles tirées par des soldats près de l’entrée du village de Halhoul, près d’Hébron, le 5 Février. L’armée déclara que le garçon se préparait à jeter un cocktail Molotov sur des soldats quand il fut tué.
“Personne d’autre que le jeune cousin de Haitham, Wajdi, qui était aussi dans sa classe et avec lui lorsqu’il mourut, ainsi que les soldats, bien évidemment, personne d’autre ne peut témoigner de ce qui s’est passé ni pourquoi Haitham fut abattu,” rapporta alors le journal de Tel Aviv Haaretz. “Wajdi fut arrêté aussitôt puis incarcéré dans le camp d’Ofer, près de Ramallah. Il ne fut pas autorisé à recevoir de visites.”
Omar Yousif Ismail Madi, 15 ans
Omar fut tué par balle quand des soldats israéliens tirèrent sur des jeunes qui leur lançaient des pierres dans le camp de réfugiés d’Arroub, près d’Hébron, le 9 Février. Le procureur de la ville  déclara à l’agence de presse Ma’an que le garçon “mourut après avoir été touché par une seule balle qui entra dans son corps du côté droit du torse.” La balle “pénétra le foie de l’adolescent, ses reins, ainsi que sa rate avant de quitter son corps par le côté inférieur gauche de sa cage thoracique.”
Nihad Raed Muhammad Waked, 15 ans, et Fuad Marwan Kamal Waked, 15 ans
Nihad et Fuad furent abattus par les forces israéliennes après qu’ils auraient ouvert le feu sur des soldats le 14 Février. Aucun Israéliens ne fut blessé pendant l’incident, près du village d’al-Araqa, à l’Ouest de la ville de Djénine, en Cisjordanie. Il a été rapporté que les secours palestiniens furent empêchés d’apporter les soins sur la scène de l’incident.
“Les soldats rapportèrent que l’un des Palestiniens était armé d’une arme artisanale et l’autre tenait un couteau,” rapporta Haaretz. Les familles des garçons “nièrent vigoureusement l’affirmation de l’armée disant qu’ils auraient tiré sur les soldats. Elles déclarèrent également que les deux garçons se baladaient sur les terres agricoles appartenant à la famille, près du Mur [israélien] en Cisjordanie,” ajouta le journal.
“Je connais les familles ainsi que les deux jeunes ; ce ne sont pas des familles qui ont affaires à des armes ou ont accès à des armes,” déclara à Haaretz un enseignant d’al-Araqa qui connaissait les adolescents. “Ce sont juste des enfants et leur attribuer une tentative d’agression semble très peu probable ou croyable.”
Naim Ahmad Yousif Safi, 16 ans
Naim fut abattu après qu’il aurait tenté de poignarder un soldat israélien à un check point au Nord de Bethléem, ville de Cisjordanie, le 14 Février. La police israélienne déclara à la presse que l’adolescent s’approcha des soldats, un couteau à la main. Aucun soldat ne fut blessé pendant l’incident. Naim était d’un village des environs, al-Ubediya.
Qusay Abu al-Rub, 16 ans
Des soldats tirèrent sur Qusay après qu’il aurait tenté de poignarder l’un d’eux au check point de Beita, près de Naplouse, au Nord de la Cisjordanie, le 21 Février. Aucun Israélien ne fut blessé lors de l’incident. Il a été rapporté que les secours palestiniens furent empêchés d’accéder au garçon blessé. Qusay, du village de Qabatiya, au Nord de la Cisjordanie, était le 10ème jeune du village à avoir été tué depuis Octobre 2015.


Qusay Abu al-Rub (via Ma’an News Agency)

Mahmoud, un Palestinien Américain, résident du village de Deir Dibwan, dans la région de Ramallah, fut abattu par les forces israéliennes près d’un check point du centre de la Cisjordanie, le 26 Février. Israël déclara que le garçon tentait de poignarder des soldats quand il fut tué.
Amnesty International a déclaré qu’une enquête pour exécution extrajudiciaire devrait être menée sur la mort de ce jeune – tout comme sur celle de plus d’une douzaine d’autres Palestiniens tués par les forces israéliennes l’année passée.
Un témoin oculaire a déclaré à l’association israélienne des droits humains B’Tselem que  Mahmoud avait essayé de passer le check point puis avait été refoulé par les soldats.
“Alors qu’il était en train de s’éloigner, un soldat tira environ trois balles sur Mahmoud Muhammad Ali Shaalan d’une certain distance. Il tomba immédiatement sur le sol. Les soldats s’approchèrent et tirèrent encore deux fois, selon le témoin,” déclara Amnesty.
Une autopsie conclut qu’aucune balle ne fut tirée de près, remettant en question la déclaration d’Israël disant que Mahmoud tentait de poignarder les soldats quand il fut abattu.
Des témoins déclarèrent à Haaretz que les soldats empêchèrent une ambulance palestinienne d’évacuer le garçon, et que son corps nu git sur la route pendant plus de deux heures.
Quinze associations œcuméniques et des droits aux Etats-Unis demandé à l’administration Obama d’investiguer le meurtre. Un diplomate étatsunien de haut rang déclara aux associations en question que l’ambassade étatsunienne à Tel Aviv avait demandé à Israël d’enquêter sur la mort de Mahmoud.
Labib Khaldoun Anwar Abd al-Azzam, 17 ans et Muhammad Hashim Ali Zaghlawan, 17 ans
Labib et Muhammad, tous les deux du village de Qaryut, près de la ville de Naplouse, en Cisjordanie, furent abattus par les forces israéliennes le 2 Mars après qu’ils auraient attaqué et légèrement blessé un colon alors qu’il partait de chez lui, dans la colonie d’Eli. Le colon portait son uniforme de militaire et partait rejoindre la caserne militaire dans laquelle il est affecté, a rapporté la presse israélienne.
Abd al-Rahman Radad, 17 ans
Abd al-Rahman, du village d’al-Zawiya près de la ville de Salfit, en Cisjordanie, fut abattu par la police après qu’il aurait poignardé et blessé un homme israélien près de Petah Tikva, une ville d’Israël le 18 Mars. Une vidéo (aux images choquantes) montre Abd al-Rahman gisant au sol dans un magasin d’alcool, gravement blessé et luttant visiblement pour respirer, alors que des Israéliens l’insulte et lui souhaite de mourir.
Ahmad Yousif Ismail Amer, 16 ans
Ahmad fut abattu par les forces israéliennes au check point, à l’extérieur du village d’al-Zawiya, près de ville de Salfit, en Cisjordanie, le 9 Mars. Le village fut encerclé par l’armée après que l’un de ses résidents, Abd al-Rahman Radad, aurait poignardé un Israélien avant d’être tué par la police.
Un porte-parole de l’armée déclara aux médias qu’un “assaillant armé d’un couteau” s’approcha du check point et les soldats “déjouèrent” l’attaque en l’abattant. Aucun Israélien ne fut blessé pendant l’incident.
Un autre Palestinien fut touché lors de l’incident. Un élu local déclara que les deux Palestiniens blessés se vidaient de leur sang alors que les secours palestiniens furent empêchés de les approcher.
Il a été rapporté qu’Ahmad, qui venait d’un village des envions, Masha, laissa une note faisant ses adieux à ses parents, demandant leur pardon.
Yasin Abu Khusa, 9 ans, et Isra Abu Khusa, 6 ans
Yasin et Isra, frère et soeur, furent tués lors d’un bombardement israélien sur leur quartier au Nord de Gaza le 12 Mars.
La maison de la famille Abu Khusa, située dans la périphérie de Beit Hanoun, avait auparavant été attaquée deux fois par Israël ces dernières années. Ils avaient demandé aux autorités à Gaza à être relogés quelque part de plus sûr. Mais leur demande ne fut pas satisfaite, selon les déclarations de la famille à The Electronic Intifada. Ils affirment qu’ils ne reçurent aucune aide financière afin de réparer les dégâts causés par les précédentes attaques.
Yusif Walid Mustafa al-Tarayra, 17 ans
Yusif, du village de Bani Naim, fut abattu par des soldats après qu’il percuta un officier de l’armée avec sa voiture, dans la colonie de Kiryat Arba, près d’Hébron, le 14 Mars. L’officier fut légèrement blessé, selon l’association israélienne des droits humains B’Tselem.
Abdallah al-Ajluni, 16 ans
Abdallah, de la ville d’Hébron, en Cisjordanie, fut abattu par la Police des Frontières Israélienne après qu’il ait poignardé et légèrement blessé un soldat au check point près de la mosquée d’Abraham, dans la vieille ville d’Hébron, le 19 Mars.
Ibrahim Salih Hassan Taha, 16 ans
Ibrahim fut tué, ainsi que sa sœur enceinte, Maram Salih Hassan Abu Ismail, 23 ans, mère de deux jeunes enfants, au check point militaire de Qalandiya entre Ramallah et Jérusalem le 27 Avril.
La police israélienne déclare que le frère et la sœur tenaient des couteaux et tentèrent d’attaquer les soldats. Aucun Israélien ne fut blessé pendant l’incident.
Le ministère israélien de la justice a refusé d’ouvrir une enquête  après qu’un examen initial eu montré que le frère et la sœur furent abattus par des agents de sécurité civils et non par la police.
Mahmoud Badran, 15 ans

Mahmoud, du village de Beit Ur al-Tahta, au centre de la Cisjordanie, fut tué quand les forces israéliennes ouvrirent le feu sur une voiture de jeunes palestiniens revenant tard d’une soirée piscine, fêtant le Ramadan, le 21 Juin. Cinq autres jeunes furent blessés durant l’incident, dont le conducteur de la voiture, qui perdit le contrôle du véhicule et s’écrasa contre un mur.
L’armée admit que les Palestiniens avaient été “touchés par erreur” alors que les soldats faisaient face à des jets de pierres et de cocktails Molotov sur une voie rapide empruntée par des colons en Cisjordanie.
La Société du Croissant Rouge Palestinien affirma que les soldats empêchèrent les secours de prodiguer les premiers soins aux Palestiniens blessés pendant plus de 90 minutes.


Mahmoud Badran, à droite, pendant la soirée piscine peu de temps avant qu’il ne soit tué. (B’Tselem)
L’un des survivants affirma à B’Tselem que les tirs provenaient d’une voiture civile.
“Tout était normal et il n’y avait rien d’inquiétant,” témoigne Hadi Badran. “Tout à coup on nous tira dessus. J’ai regardé d’où venaient les tirs et j’ai vu une voiture civile blanche. Il y avait deux personnes, en vêtements civils, et c’était eux qui nous tiraient dessus.”
“Les rapports de la presse indiquent que les soldats et l’officier qui ont ouvert le feu font partie du régiment Duchifat de la brigade de Kfir, et qu’ils passaient par là, en chemin pour s’occuper d’affaires logistiques,” affirma B’Tselem, ajoutant que “les soldats tirèrent arbitrairement sur la voiture, n’ayant aucune indication que l’un des passagers était impliqués dans les jets de pierres ou de cocktail Molotov.”
Selon l’association des droits, “Cet incident est le résultat direct de la politique militaire qui permet, malgré l’interdiction officielle dans le règlement [de l’armée israélienne] sur les tirs, de faire usage de son arme pour tuer, même dans des cas où il n’y avait pas de menace à la vie, et même quand les soldats ont d’autres moyens, non-létaux, à leur disposition. Cette politique est soutenue par les plus hauts responsables militaires et les élus du gouvernement ne font rien pour y changer malgré le nombre de morts.”
Muhammad Nasir Mahmoud Khalil al-Tarayra, 16 ans
Muhammad fut abattu après avoir poignardé une fille de 13 ans, Hallel Yaffa Ariel, chez elle, dans la colonie de Kiryat Arba, près d’Hébron le 30 Juin.
Le New York Times rapporte que Muhammad s’enferma ensuite dans la maison de la fille pendant quelques instants pendant que les habitants armés de la colonie, dont le père de la fille, essayaient de trouver qui avait pénétré par effraction dans la colonie.
Quand ils pénétrèrent dans la maison, Muhammad, du village voisin de Bani Naim, poignarda l’un des colons armés avant d’être abattu.
Ariel fut emmenée d’urgence à l’hôpital, où elle mourut peu de temps après. Le département d’Etat étatsunien a confirmé que la fillette avait la nationalité américaine. Ariel est la seule enfant israélienne tué par des Palestiniens en 2016.
Les forces israéliennes démolirent la maison appartenant à la famille de Muhammad en Août.
Muhyee al-Din Muhammad Sudqi Sadiq Tibakhi, 10 ans
Muhyee mourut après qu’on lui tira dans la poitrine et la tête lorsque des confrontations éclatèrent quand les forces israéliennes envahirent al-Ram, petite ville près de Jérusalem, le 19 Juillet.
Defense for Children International – Palestine déclara que le “garçon mourut d’une balle “gomme cogne” tirée dans sa poitrine par les forces israéliennes.”


Muhyee Sidqi al-Tibakhi
Abd al-Rahman Ahmad al-Dabbagh, 15 ans
Abd al-Rahman fut tué sur le coup après avoir été directement touché par un fumigène tiré par un soldat israélien lors d’une manifestation près de la frontière entre Gaza et Israël le 9 Septembre.
Après que l’adolescent fut touché, “on vit alors Abd al-Rahman étendu au sol, la tête en feu,” raconte un rapport de l’incident publié par l’association des droits humains Al-Haq.
“Ses amis choqués coururent pour l’aider, mais les soldats israéliens pointèrent leurs armes sur eux, et déclarèrent, ‘tous ceux qui essaieront de s’approcher subiront le même sort que lui,’” ajouta Al-Haq.


Abd al-Rahman Ahmad al-Dabbagh (DCIP)

“Une image aux rayons lasers de DCIP montre le fumigène ayant perforé et logé dans le crâne d’Abd al-Rahman, au-dessus de son sourcil gauche” a expliqué l’association. Le projectile qui tua Abd al-Rahman est fabriqué par Chemring Ordnance et AMTEC Corporation, tous deux basés aux Etats-Unis, a ajouté DCIP.
Firas al-Khadour, 17 ans
Un témoin du meurtre de Firas contredit la déclaration d’Israël qui prétend que l’adolescent tentait d’attaquer des soldats avec sa voiture quand il fut abattu le 16 Septembre.

Le témoin, qui était dans la voiture quand Firas fut tué, affirme que les freins du véhicule ne fonctionnaient pas au moment où ils approchaient de la colonie de Kiryat Arba, près de la ville d’Hébron, en Cisjordanie. Ce qui provoqua l’accident de la voiture dans l’arrêt de bus.

Une fois la voiture arrêtée, les soldats ouvrirent le feu depuis de multiples directions, tuant Firas et blessant grièvement le témoin.

“Firas commença à ralentir, mais les freins ne répondaient pas du tout. La vitesse de la voiture augmentait, il utilisa alors le frein à main mais il ne fonctionnait pas non plus,” déclara Raghad, le témoin, à Defense for Children International – Palestine. “J’ai eu très peur, surtout quand on s’approchait de l’entrée de la colonie. ”

Firas, ainsi que le témoin, sont du village de Bani Naim.

Muhammad Thalji Kayid Thalji al-Rajabi, 15 ans
Muhammad fut abattu  après qu’il aurait poignardé et légèrement blessé un soldat israélien près du quartier de Tel Rumeida, dans la vieille ville d’Hébron, Cisjordanie, le 16 Septembre. Il a été rapporté que les forces israéliennes ont empêché une ambulance d’accéder à al-Rajabi après qu’il ait été touché.

Amir Jamal al-Rajabi, 16
Amir a été touché et mortellement blessé, ainsi que Muhannad Jamal al-Rajabi, 21 ans, alors qu’il brandissait un couteau au check point de la mosquée d’Abraham dans la ville d’Hébron, Cisjordanie, le 19 Septembre. La Société du Croissant Rouge Palestinien déclara à l’agence de presse Ma’an que l’une de leurs ambulances fut “interdite d’accès” à la scène. Un soldat israélien aurait été légèrement blessé à la main lors de l’incident.
Issa Salem Mahmoud al-Tarayra, 15 ans
Issa fut tué par des soldats qui affirmèrent que le garçon tenait un couteau et tenta de les poignarder à un check point près de la ville de Bani Naim, en Cisjordanie, le 20 Septembre. Aucun Israélien ne fut blessé lors de l’incident.
Faris Ziyad Ata al-Bayid, 15 ans
Faris mourut le 23 Décembre après un coma de 69 jours causé par un tir par balle lors de confrontations avec les forces israéliennes à l’entrée du camp de réfugiés de Jalazone, près de la ville de Ramallah, Cisjordanie.
Faris participait à une marche commémorant le meurtre de Ahmad Sharaka, 14 ans, également du camp de Jalazone, abattu par des soldats un an auparavant.

Une enquête militaire révéla qu’il était justifié pour les soldats d’ouvrir le feu sur Faris. L’association israélienne des droits B’Tselem déclara cependant que le tir était “illégal,” et que le garçon ne constituait pas un danger mortel pour les soldats lorsqu’il fut abattu.

Faris al-Bayed (DCIP)
Khalid Bahr Ahmad Bahr, 15 ans
Une enquête militaire sur l’incident détermina que “la vie des soldats n’étaient pas en danger et qu’ils auraient pu agir différemment dans ce cas,” selon le journal de Tel Aviv Haaretz. Un porte-parole de l’armée israélienne déclara que l’incident est en cours d’investigation par l’Unité d’Investigation de la Police Militaire, et sera ensuite renvoyé à l’Avocat Général militaire.
L’association israélienne des droits B’Tselem déclara que les forces israéliennes “agirent sans raison et ne faisaient pas face à un danger mortel” lorsqu’ils abattirent le garçon.
Israël retint le corps de Khalid pendant plusieurs semaines, empêchant sa famille de l’enterrer.

Khalid Bahr Ahmad Bahr (DCIP)

Muhammad Nabil Jawdat Salam, 14 ans
Muhammad fut abattu par un vigil privé près du check point de Shuafat dans la région de Jérusalem, le 25 Novembre. La police israélienne déclara que le jeune homme avait tenté une attaque au couteau. Aucun Israélien ne fut blessé pendant l’incident.

Ahmad Zeidani, 17 ans
Les forces israéliennes abattirent Ahmad lorsqu’il les fuyait le 18 Décembre, montre le film de la caméra de sécurité publié par B’Tselem.


Ahmad Zeidani (DCIP)
B’Tselem déclara que les jeunes étaient à “10 ou 20 mètres des soldats ou officiers, et ils les fuyaient” quand les soldats leur tirèrent dessus. “Il n’y avait aucun raison de leur tirer dessus et cette action était illégale.”

Les noms et les âges rapportés ici peuvent varier des rapports précédents de The Electronic Intifada. Tous les noms, les âges et les dates des incidents meurtriers présentés ici ont été vérifiés auprès de Defense for Children International – Palestine, qui obtient les cartes d’identité ou certificats de naissances  délivrés par le gouvernement, ou les deux dans certains cas, évidemment fournit par la famille proche de l’enfant, afin de vérifier le nom et l’âge.

Traduction : Lauriane G. pour l’Agence Média Palestine
Source : Electronic Intifada

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