Un Palestinien apprend en prison l’art recyclé

Un jeune Palestinien paie ses études universitaires en vendant de l’art recyclé dont il a appris les techniques en prison.

Par Sheren Khalel, 14 Juin 2016

 

Béthlehem, territoires palestiniens occupés – Ghassan al-Azzeh a été arrêté par les forces israéliennes et emprisonné alors qu’il n’avait que 16 ans. Adolescent dans un lieu de détention d’adultes, al-Azzeh était perdu jusqu’à ce que des artistes plus âgés, également emprisonnés par Israël, l’intègrent à leur groupe.

Al-Azzeh s’intéressait à l’art avant son arrestation, mais il n’avait pas pris le métier au sérieux jusqu’à ce que cela devienne le seul dérivatif au quotidien de la prison.

« Ils m’ont tant appris sur la production artistique en prison ! Nous n’avions pas de véritables matériaux artistiques, aussi ils m’ont montré comment faire de paquets de sucre roux des beaux portraits » dit al-Azzeh depuis l’atelier exigu qui est le sien dans sa cour, au camp de réfugiés de Beit Jibrin.

« Cette pierre », dit-il en ramassant une pierre qui fait la moitié de sa paume calleuse, « aurait été un trésor en prison. Les copains m’ont appris comment faire toutes sortes de choses en sculptant une pierre comme celle-ci ».

Al-Azzeh a été libéré au bout de trois ans, mais il n’a pas oublié le métier. De retour dans le monde réel, le jeune homme a poursuivi sa pratique artistique à partir de matériaux de récupération.

« J’aime récupérer des objets et en faire quelque chose de nouveau. L’art peut être une forme de résistance. C’est ma résistance », dit-il.

En plus de sa production artistique politique, al-Azzeh s’est aussi mis à la fabrication de meubles cirés à partir de palettes qu’il trouve dans la ville.

Son dernier projet, un bureau pour un de ses professeurs à l’université de Bir Zeit, est posé, à demi fini, à l’entrée arrière de sa maison. Le bois foncé et poli du bureau a été lissé avec un tel art qu’il était difficile d’imaginer que cette pièce était œuvrée à partir de palettes au rebut comme celles empilées sur le côté de son petit atelier.

Al-Azzeh vend son art par le bouche-à-oreille et par un groupe Facebook appelé Made in Camp. Son travail a été suffisamment productif pour lui permettre de payer ses frais universitaires pour l’obtention de la licence et de la maîtrise, presque achevée.

Tandis qu’il a presque achevé sa maîtrise en Démocratie et Droits Humains, son amour c’est son art : « j’obtiens ces diplômes essentiellement pour ma mère » dit-il en riant. « Elle veut que je sois instruit et que je finisse mes études, mais mon travail et ma passion c’est l’art ».

Traduction: SF pour l’Agence Media Palestine

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Source: Al Jazeera.com

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