Vidéo : des soldats israéliens tirent sur une jeune Palestinienne et la laissent se vider de son sang

Ali Abunimah – The Electronic Intifada – 22 septembre 2015

VIDEO: https://www.youtube.com/watch?v=yZ5ItBO_dlw&noredirect=1

Cette vidéo publiée par l’agence d’informations PalMedia montre une jeune femme palestinienne se vidant de son sang sur un trottoir dans la ville d’Hébron, en Cisjordanie, après avoir été abattue par des soldats israéliens mardi matin.

En soirée, la presse palestinienne annonçait que la jeune femme, Hadil Salah Hashlamoun, âgée de 18 ans, était décédée de ses blessures.

Alors qu’il fallait lui prodiguer des soins immédiats, la vidéo montre comment elle a été tirée brutalement hors du champ de la caméra, son foulard qui se dénoue de sa tête traînant au sol.

On voit tout autour des colons et des soldats israéliens, et certains en train de sourire et de rire en arrière-plan.

Wattan TV rapporte que la jeune femme a été laissée baignant dans son sang pendant plus de trente minutes.

Dans un autre incident, un Palestinien a aussi été tué dans la nuit par les forces israéliennes près d’Hébron.

Des sources locales ont indiqué à l’agence Ma’an que Diyaa Abdulhlim Talahma, 21 ans, a été tué par l’armée lors d’un raid dans le village de Khursa.

Israël a prétendu qu’il tentait de lancer un cocktail Molotov sur ses soldats.

Ces tirs surviennent alors que, quelques jours plus tôt, Israël assouplissait les conditions déjà laxistes de son autorisation à ses forces d’utiliser des balles réelles contre les Palestiniens.

Abattue au check-point

Wattan TV a identifié la jeune femme dans la vidéo comme étant Hadil Hashlamoun, âgée de 18 ans.

L’armée israélienne a affirmé qu’elle a été prise pour cible après qu’elle a tenté de poignarder un soldat, rapporte le quotidien de Tel Aviv, Ha’aretz. Mais les photos et des témoins oculaires contredisent cette version.

Un porte-parole de l’armée israélienne a indiqué que l’incident s’est produit aux alentours de 8 h du matin sur le check-point Container qui se trouve rue Shuhada, rapporte Ma’an.

Selon ce porte-parole, la femme se serait approchée du check-point dans le but de commettre l’attentat et les forces israéliennes auraient répondu en tirant.

Toujours selon l’armée, la jeune femme aurait été soignée sur place par des médecins israéliens puis conduite à l’hôpital.

Son père, Saleh Hashlamoun, a déclaré à Wattan TV plus tôt ce mardi, que sa fille avait été touchée à l’abdomen par plusieurs balles et qu’elle était dans un état grave mais stable à l’hôpital Tzedek de Jérusalem.

Le soir, elle était morte.

Aucune arme

Le groupe basé à Hébron, « La Jeunesse contre les colonies », a publié plusieurs photos sur sa page Facebook qu’il affirme montrer la jeune femme immédiatement avant et après les tirs.

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Une image publiée par « La Jeunesse contre les colonies » montre Hadil Hashlamoun entourée de soldats israéliens à un check-point à Hébron.

Les photos montrent une personne vêtue d’une longue robe noire et la tête couverte d’un foulard, portant un porte-documents. Sur aucune de ces images, elle ne tient une arme d’aucune sorte.

Plusieurs soldats israéliens sont en train de pointer leur arme sur elle.

Selon « La Jeunesse contre les colonies », la séquence de photos montre que Hashlamoun a essayé de partir du check-point avant d’être abattue.

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Sur une image publiée par « La Jeunesse contre les colonies », on voit Hadil Hashlamoun gisant blessée.

Sur d’autres photos, on voit la personne allongée sur le sol avec au moins une blessure par balle, le même porte-documents étant visible près d’elle.

D’autres photos montrent la scène du tir, notamment avec le sang à terre et des impacts de balles dans une porte en métal, une fois la victime enlevée.

Des témoins oculaires

Un témoin oculaire, un militant européen, a déclaré au New York Times que Hashlamoun avait simplement ouvert son sac à main pour qu’il soit inspecté, à la demande d’un soldat.

« Quand elle a ouvert son sac, il a commencé à crier : « Arrêtez ! Arrêtez ! Arrêtez ! Ne bougez pas ! Ne bougez pas ! » » dit le militant. « Elle a essayé de lui montrer ce qu’il y avait à l’intérieur de son sac, mais le soldat a tiré sur elle une fois, et puis une deuxième fois ». Plusieurs soldats ont accouru et ils ont aussi tiré sur elle.

Un deuxième témoin, Fawaz Abu Aisheh, 34 ans, a déclaré au Times que Hashlamoun semblait « paralysée » et en état de choc. Abu Aisheh dit avoir ouvert une porte à l’intérieur du check-point pour que Hashlamoun puisse s’éloigner des soldats. Ce qu’elle a essayé de faire.

« Même si elle avait eu un couteau, il lui aurait fallu sauter par-dessus une barrière d’environ un mètre de haut pour atteindre le soldat », ajoute Abu Aisheh. « Il y avait six ou sept soldats lourdement armés. Un assassinat n’aurait servi à rien ».

The Times a dit avoir vu des photos corroborant ces déclarations. Abu Aisheh apparaît sur certaines.

Abu Aisheh a également remis une relation détaillée des faits à l’agence Ma’an, relation qui réfute les affirmations israéliennes.

Des affirmations non vérifiées

Alors que les Palestiniens ont sans aucun doute le droit, reconnu internationalement, de résister à l’occupation militaire israélienne, les affirmations non vérifiées de l’armée ne doivent jamais être prises pour exactes.

Des affirmations semblables se sont généralement avérées fausses dès qu’une preuve indépendante s’est trouvée disponible.

En juillet, une vidéo a révélé que Muhammad Ali al-Kasbeh avait été abattu par le colonel israélien Yisrael Shomer alors qu’il s’enfuyait, près de Ramallah.

Ceci démentait la version de l’armée selon laquelle l’Israélien aurait été en danger imminent quand il a tiré.

L’organisation israélienne des droits de l’homme « B’Tselem » a prévenu que le soutien de haut niveau accordé à Shomer ne fera que donner plus de poids au « message sans valeur légale » aux soldats de l’occupation qu’ils sont « autorisés et même encouragés à abattre un lanceur de pierres palestinien, même s’il est en train de fuir et ne constitue aucun danger ».

En décembre 2012, une agent de la police des frontières israélienne, Nofar Mizrahi, prétendait avoir tiré sur Muhammad al-Salaymeh, 17 ans, à un check-point à Hébron alors que l’adolescent tenait un pistolet sur la tempe d’un autre soldat.

Une vidéo a prouvé que la déclaration de Mizrahi était un mensonge.

En mai 2014, une vidéo a filmé des soldats israéliens en train d’abattre deux adolescents dans le village cisjordanien de Beitunia, à longue distance et de sang-froid.

En juillet 2014, la police israélienne avait répandu de fausses rumeurs selon lesquelles Muhammad Abu Khudair, 17 ans, avait été assassiné par sa famille dans un « crime d’honneur » parce qu’il était homosexuel.

Plus tard, la police arrêtait plusieurs Israéliens juifs pour l’enlèvement et le meurtre par le feu de ce jeune, des faits qui se sont produits à un moment d’intense incitation anti-palestinienne à Jérusalem.

Avec l’impunité systématique qu’Israël accorde à son personnel d’occupation et à ses colons, les affirmations israéliennes ne sont presque jamais examinées, et les Palestiniens n’ont aucun recours pour une protection ou la justice.

Traduction : JPP pour l’Agence Média Palestine

Source: Electronic Intifada

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