Israël ordonne qu’après le Ramadan, la moitié d’un village palestinien soit démolie

Ma’an News Agency – 16 juillet 2015

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Hébron (Ma’an) – Les autorités israéliennes ont ordonné qu’après le Ramadan il soit procédé à la démolition d’environ la moitié des maisons d’un village au sud d’Hébron, ont déclaré des observateurs israéliens mercredi.

Les organisations, les Rabbins pour les droits de l’homme et B’Tselem, ont déclaré dans un communiqué que la pression des colons israéliens avait conduit à la décision de faire exécuter, après le Ramadan, les ordonnances de démolitions dans le village de Khirbet Susiya, alors que l’audience de la Haute Cour est actuellement prévue pour le 3 août.

L’Administration civile israélienne, l’armée israélienne et le bureau de la Coordination des activités gouvernementales dans les Territoires (COGAT) ont notifié l’ordonnance de démolition aux villageois lors d’une réunion, dimanche.

Khirbet Susiya a été placé sous la menace imminente d’une démolition en mai dernier, quand la Haute Cour israélienne a approuvé la démolition des maisons et tentes des villageois et le possible transfert de villages d’environ 300 habitants bédouins.

L’instance judiciaire est en cours depuis 2012, quand les habitants de Khirbet Susiya ont déposé une demande à l’Administration civile israélienne pour l’approbation d’un plan d’ensemble pour le secteur nord du village.

Les villageois de Susiya auraient construit les maisons en 1986 sur des terres agricoles qu’ils possédaient, après avoir été expulsés par Israël de leurs domiciles précédents sur des terres déclarées site archéologique.

Situés en Zone C, zone qui couvre 60 % de la Cisjordanie et qui est sous contrôle total israélien, les villageois de Khirbet Susiya ont l’obligation de déposer les demandes de permis de construire devant l’Administration civile israélienne.

En pratique, seule une poignée des demandes palestiniennes, pour construire ou agrandir des structures existantes, est approuvée, 6 % seulement des demandes de permis de construire palestiniennes ont été accordés par Israël entre 2000 et 2012.

Incapables d’obtenir un permis « légal », les Palestiniens sont confrontés à un choix, soit partir, soit construire illégalement.

Depuis 1998, les forces israéliennes ont publié plus du double d’ordonnances de démolitions pour les Palestiniens en Zone C que pour les colonies israéliennes illégales dans ladite zone.

Les colons israéliens, qui vivent illégalement dans la zone d’après le droit international, contrôlent plus de 300 hectares des terres de Khirbet Susiya, rapporte B’Tselem.

Les Rabbins pour les droits de l’homme allèguent que la nouvelle menace n’est qu’une forme de coercition visant à expulser les habitants de la zone avant même l’audience du tribunal.

Le chef du conseil du village de Susiya, Jihad al-Nawajaa, a dit qu’il avait été demandé aux habitants d’évacuer sous le prétexte que le village n’a pas l’infrastructure suffisante pour vivre.

Pendant ce temps, le gouvernement israélien fournit les services nécessaires à la colonie israélienne voisine de Susiya.

L’an dernier, Israël a démoli 590 structures appartenant à des Palestiniens en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, déplaçant 1177 personnes, selon le Bureau des Nations-Unies pour la Coordination des affaires humanitaires (OCHA).

La démolition à venir de Khirbet Susiya survient alors même que les membres du gouvernement de droite d’Israël mettent en avant un projet pour réinstaller de force des dizaines de milliers de Bédouins palestiniens.

Approuvé sans la moindre consultation de la communauté bédouine, le projet vise à expulser près de 40 000 Bédouins de leurs villages et à les forcer à vivre dans des secteurs concentrés que les critiques appellent des « réserves ».

Israël refuse actuellement de reconnaître 35 villages bédouins dans le Néguev, qui abritent collectivement près de 90 000 personnes.

Traduction : JPP pour l’Agence Média Palestine

Source: Ma’an News

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