Refus arbitraires et pressions sur les malades qui veulent quitter Gaza pour un traitement médical

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Le nouveau rapport de PHR Israël (Physicians for Human rights – Médecins pour les droits de l’Homme – Israël) dénonce la politique israélienne consistant à refuser arbitrairement des traitements médicaux aux Palestiniens, même si ces traitements peuvent leur sauver la vie.

Sur 246 patients refusés, 117 n’étaient plus considérés comme des « menaces pour la sécurité », après l’intervention de PHR-Israël.

En 2014, PHR Israël a reçu 246 demandes de patients palestiniens dont les requêtes en vue de quitter la bande de Gaza ou la Cisjordanie – généralement pour se rendre dans des hôpitaux de Cisjordanie ou de Jérusalem-Est – avaient été rejetées pour des motifs sécuritaires ou reportées, provoquant ainsi de graves altérations de leur état de santé, voire leur décès.

Dans près de la moitié des cas (47,5 %) pour lesquels nous sommes intervenus, le refus pour motif sécuritaire a été remis en cause. Ce taux élevé témoigne de la facilité insupportable avec laquelle Israël refuse aux Palestiniens leur droit fondamental à la santé et la vie.

VIDEO: https://www.youtube.com/watch?v=DyOp4QgFeb8

Témoignage vidéo : « Si tu veux que nous t’aidions, tu dois aider Israël. »

Je m’appelle Rami Samir Abu Jama’. Je viens du village de Bani Suheila et je vis dans le district d’Abu Jama, où vivent les Abu Jama. Je suis diplômé en travail social et, pour l’instant, je travaille comme peintre en bâtiment.

Quand j’ai attrapé une maladie auditive, le médecin m’a dit de me tenir à l’écart du bruit et de la poussière. Bien des médecins m’ont soigné. J’ai perdu mon temps et mon argent jusqu’au moment où, avec l’aide de Dieu, je me suis rendu chez un médecin appelé Ibrahim Elakad, qui m’a dit : « Laisse tomber la chirurgie, cela va endommager ton oreille. » Il m’a examiné avec un otoscope, le seul instrument en sa possession. Il a fait son diagnostic aussitôt et m’a demandé : « As-tu toujours eu mal à l’oreille ? » Je lui ai répondu que oui. Il m’a dit : « Je vais voir. » J’ai demandé : « Entendrai-je encore avec cette oreille ? » Il m’a dit : « Oui, avec la volonté de Dieu. »

Ces documents attestent que je souffre de douleurs et d’un écoulement dans l’oreille et que j’ai également une infection dans l’oreille moyenne ainsi qu’un trou dans l’os de l’oreille, qui a provoqué ma perte d’audition. Le médecin m’a dit : « Je vais t’ouvrir l’oreille à partir d’ici, à l’arrière et enlever l’os qui présente une cavité. » J’ai attendu le traitement pendant une année.

J’ai appelé le Misan Center et je me suis adressé à un avocat appelé Rami Shakura, qui m’a aidé pour certaines procédures, a envoyé des lettres et des documents. Il ne m’a pas laissé en plan. Il m’a dit : « Ils vont t’arranger un rendez-vous. » J’ai dit : « Pas de problème, j’irai. »

Il a dit ici que j’ai un rendez-vous en vue de rencontrer les Renseignements au Carrefour d’Erez. Je leur ai dit : « J’ai un rendez-vous. » Quelqu’un m’a dit : « Assieds-toi. » Il a disparu pendant trois heures environ, il est parti pour un bon bout de temps. Un homme armé d’un fusil est venu et m’a dit : « Suis-moi. » Je l’ai suivi, il m’a mis dans une pièce de deux mètres carrés avec des chaises, il m’a ordonné de me déshabiller et m’a demandé : « Tu es Abu Jama ? » J’ai dit oui. Il m’a dit :

Il m’a demandé : « Combien de membres du Hamas avez-vous ? » J’ai juré devant Dieu que nous n’en avions aucun. Il m’a demandé : « Des martyrs ? » « Pas un seul. » Il m’a jeté mon dossier à la figure et m’a dit : « Va te faire aider par le Hamas ! » J’ai dit : « Monsieur, je suis innocent. Je n’ai rien à voir avec le Hamas. » Il voulait me renvoyer et je l’ai supplié de me laisser rester : « J’ai besoin de soins médicaux. » Il m’a dit : « Pas de soins médicaux ! » « Nous devons demander l’avis du docteur à propos de l’opération. » Je l’ai supplié : « Laissez-moi voir le docteur ! » « Je ne peux pas. » Il voulait que je lui donne des informations en échange, mais je ne sais rien. Je lui ai dit : « Si vous ne me laissez pas avoir des soins médicaux, je vais mourir à Gaza. » Il m’a dit « Tu ne veux pas parler ? » Je lui ai dit : « Je jure que je ne sais rien. » Il a répété : « Tu ne veux pas parler ? » J’ai dit non. Il m’a dit : « Ta demande est rejetée pour des raisons de sécurité. » Je le jure devant Dieu et sur ce que j’ai de plus cher que c’est ce qu’il m’a dit, mot pour mot. Tous mes documents sont prêts et je demande aux personnes concernées de m’aider à obtenir un permis de sortie de façon que je puisse avoir des soins médicaux. Tous les documents sont prêts, j’ai les références, j’ai le rendez-vous à l’hôpital et je demande aux Israéliens de me laisser sortir et de pouvoir suivre mon traitement…

Traduction : JM Flémal pour l’Agence Média Palestine

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