Préserver la mémoire au milieu des décombres de Gaza

Rami Almeghari – The Electronic Intifada – 17 avril 2015

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Elham al-Astal consacre son œuvre à la préservation de la mémoire des victimes de Gaza. (Shadi Alqarra)

Elham al-Astal s’efforce à créer du beau à partir d’une situation très laide.

Dans son dernier travail d’art, elle a collé les branches d’un arbre sur une fenêtre brisée. La fenêtre provient d’un jardin d’enfants du secteur de Khuzaa, dans le sud de Gaza, qui a été complètement détruit par Israël l’an dernier.

« Nous avons voulu exprimer qu’au lieu d’avoir cette fenêtre donnant sur la destruction environnante, elle devait s’ouvrir sur un paysage de verdure et de calme », dit al-Astal. « Ceci annonce nos espoirs et nos rêves pour un avenir meilleur ».

Elle et son collègue artiste Hazem Alzomar travaillent à une initiative appelée « Mémoire ». Elle consiste à peindre ou à fabriquer des installations avec des éléments tirés des maisons et immeubles qu’Israël a bombardés durant son agression de 51 jours contre Gaza durant l’été 2014.

Le projet a démarré par l’application de couleurs sur des feuilles d’amiante prises dans les ruines d’une maison dans le quartier Tel al-Sultan à Rafah, une ville proche de la frontière de Gaza avec l’Égypte.

« L’idée m’est venue que nous devions préserver la mémoire de la vie de cette maison », dit Alzomar, qui vit près d’ici. « Chaque maison qui a été détruite par l’agression d’Israël doit avoir de tels souvenirs à l’intérieur ».

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Hazem Alzomar dans son studio. (Shadi Alqarra)

Les artistes sont allés ensuite à Khuzaa, où les forces israéliennes ont tué des dizaines de civils en juillet. Là, ils ont commencé à peindre certaines des cabanes en métal dans lesquelles des habitants du quartier avaient trouvé refuge au milieu du bombardement israélien continuel.

Malgré ses pertes énormes, la population de Khuzaa s’est montrée extrêmement coopérative à l’égard du projet, selon Alzomar.

Il n’y a pas d’échappatoire à la dévastation causée par Israël. Les deux artistes travaillent dans une partie de la maison d’Alzomar qu’il a transformée en studio. La maison qu’elle surplombe a été détruite – comme tant d’autres dans Gaza.

Rami Almeghari est journaliste et conférencier universitaire dans la bande de Gaza.

Traduction : JPP pour l’Agence Média Palestine

Source: Electronic Intifada

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