Des soldats israéliens provoquent des Palestiniens pour leur tirer dessus à balles réelles

Ben White, mardi 22 Janvier 2015

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L’armée israélienne utilise des balles réelles contre des jeteurs de pierres palestiniens non armés en Cisjordanie occupée, provoquant délibérément des confrontations de manière à ouvrir le feu sur les protestataires.

C’est la conclusion de B’Tselem, l’organisation israélienne non gouvernementale de droits humains, dans son nouveau communiqué de presse qui donne des détails sur « une augmentation dramatique de l’usage de balles de calibre 0.22 inches (0,55 cm) de la part des forces de sécurité israéliennes » au cours des derniers mois.

Selon l’ONG, « les tirs de cette sorte de balles » par les forces d’occupation israéliennes contre des civils palestiniens « se produisent pratiquement chaque semaine » lors de « manifestations et de confrontations ». La plupart des blessés ont été « de jeunes palestiniens, notamment mineurs », ainsi qu’ « une femme palestinienne, au moins trois photographes et un Palestinien de nationalité étrangère », au cours des deux dernier mois.

Ce qui est troublant, c’est que B’Tselem dit avoir des éléments sur « plusieurs cas » dans lesquels des soldats israéliens ont intentionnellement provoqué des lanceurs de pierres afin de pouvoir tirer des balles de 0,55 sur eux ».

Dans un des exemples, qui a été bien établi, les soldats ont engagé une provocation pour amener des jeunes Palestiniens à lancer des pierres, afin den pouvoir répondre avec des balles de 0,55. Dans un cas documenté, des soldats ont agi de manière à provoquer des jeunes pour qu’ils lancent des pierres, ce qui leur a permis d’ouvrir le feu et de blesser les jeunes.

En 2001, un officier supérieur a décrit le Ruger comme « une arme au plein sens du terme » et non « un moyen de disperser des manifestations ». L’usage de balles de 0,55 a été interdit de 2001 à 2008, mais depuis sa réintroduction », B’Tselem dit qu’il « a été responsable de la mort d’au moins deux personnes », ajoutant que le nombre réel est peut-être supérieur.

Le 9 décembre 2014, le commandant militaire de Cisjordanie, le général de brigade Tamir Yadai, a dit dans une réunion de colons juifs que l’armée avait adopté « une approche légèrement plus musclée vis-à-vis de gens (palestiniens) dans les environs », ajoutant :

Là où nous lancions des gaz lacrymogènes ou des balles métalliques caoutchoutées, nous tirons maintenant avec des balles Ruger et parfois avec des balles réelles. Si je me souviens bien, nous en sommes à environ 25 blessés au cours des trois dernières semaines. C’est un taux relativement élevé à quelque échelle que ce soit.

L’armée israélienne tient une statistique de l’usage d’armes réelles pour blesser et tuer des Palestiniens non armés qui protestent contre le régime militaire et la colonisation de leurs terres. Dans les tout premiers jours de la deuxième Intifada, des soldats israéliens ont tiré plus d’un million de balles en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.

En même temps, l’armée israélienne a fréquemment usé d’armes mortelles contre des protestataires non armés, lors de manifestations anti occupation d’habitants de villages de Cisjordanie. Plus de 20 Palestiniens ont été tués dans des manifestations contre le Mur et des centaines, blessés.

En mai 2014, une vidéo sur deux adolescents palestiniens visés par des tirs de soldats israéliens à la suite d’une manifestation le jour de la Nakba, a attiré l’attention sur une tendance à la gâchette facile qui a également fait l’objet d’un rapport d’Amnesty International l’an dernier.

Ce rapport accusait l’armée israélienne d’un « mépris impitoyable pour la vie humaine », qui a valu à des civils d’être tués, « et parmi eux des enfants », par des soldats opérant « en presque totale impunité ». « À l’évidence, il y avait aussi des homicides intentionnels, qui constituent des crimes de guerre ».

Loin des incidents plus graves qui ont eu lieu à Gaza et en Cisjordanie, le fait de tirer délibérément sur des civils non amés avec des balles réelles est un exemple des crimes ordinaires d’une armée non menacée par la perspective d’avoir à rendre des comptes ni chez elle ni, pour le moment, à l’étranger.

Traduction: SF pour l’Agence Media Palestine

Source: Middle East Monitor

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