B’Tselem perd l’agrément pour accueillir des citoyens souhaitant y effectuer un service civil

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Le groupe israélien des droits de l’homme B’Tselem n’est maintenant plus considéré comme acceptable pour le service civil national

Gili Cohen, Haaretz, le 14 août 2014

Les jeunes Israéliens ne pourront plus choisir B’Tselem pour effectuer leur service national civil à la place d’un service militaire, a dit cette semaine le responsable du service national [Sar-Shalom Jerbi], en accusant le groupe d’agir « contre l’état et ses soldats ».

Dans une lettre à Hagai Elad, directeur de B’Tselem, Sar-Shalom Jerbi a dit que sa décision était une conséquence des combats à Gaza. B’Tselem, dont le nom complet est « B’Tselem: Centre d’information israélien pour les droits de l’homme dans les territoires occupés », s’était efforcé de diffuser les noms des enfants palestiniens morts pendant les 29 jours de combat.

« Je me sens obligé d’exercer mon autorité et d’interrompre l’aide de l’état à une organisation qui agit contre l’état et ses soldats, eux qui sont littéralement en train de sacrifier leurs vies avec un suprême héroïsme pour assurer le bien être et la sécurité de tous les citoyens dans tous les secteurs souffrant depuis des années de tirs sur leurs maisons », a écrit Jerbi.

Le service civil national a des créneaux pour des volontaires dans des organisations des deux côtés du spectre politique, telles que le groupe anti-avortement Efrat à droite et Hotline for Migrant Workers (Permanence pour les travailleurs migrants) à gauche. B’Tselem a un créneau pour un volontaire du service national, que l’organisation a reçue en 2012.

Pendant des discussions sur un projet de loi en janvier, Jerbi avait dit que le service national civil serait ouvert « seulement aux groupes qui ne font pas obstacle à l’existence de l’état comme état juif et démocratique ».

Dans sa lettre à Elad, Jerbi a ajouté qu' »il y a une claire ligne séparant une opinion politique légitime dans le discours politique israélien et la dissémination et la publication de mensonges et de diffamation en Israël et dans le monde entier …C’est pourquoi je ne vois aucune possibilité de continuer à approuver votre organisation en tant que groupe participant au service civil national, qui reçoit de l’aide de l’État d’Israël ».

B’Tselem a dit que la mesure prise par Jerbi « accroissait les flammes de l’intolérance ».

“L’annonce de Sar-Shalom Jerbi, qui nous n’en doutons pas fait autorité, reflète une exploitation négative de sa position administrative pour une persécution politique inacceptable. C’est une attaque dangereuse, par l’autorité gouvernementale, d’une organisation de défense des droits de l’homme », a dit B’Tselem. « Mr Jerbi va trop loin et appelle la dissémination de l’information sur la violation des droits de l’homme en temps de guerre une « trahison », et accroît les flammes de l’intolérance qui a empoisonné l’atmosphère publique en Israël. En faisant cela, Mr. Jerbi rejoint le club douteux de ceux qui incitent à nuire à quiconque exprime des opinions qui pourraient être interprétées comme une critique ».

Selon B’Tselem, « la signification de l’acte grave de Mr Jerbi est de donner au gouvernement la permission d’interdire l’emploi de volontaires du service national à toute organisation dont il n’aime pas les opinions ».

Traduction:

Catherine G. pour l’Agence Média Palestine

Source: Haaretz

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