Rapport hebdomadaire du bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies dans les territoires palestiniens occupés (OCHA) – Semaine du 14 au 20 janvier 2014

Rapport hebdomadaire du bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies dans les territoires palestiniens occupés (OCHA)

Protection des civils – Semaine du 14 au 20 janvier 2014

Bande de Gaza

Escalade de la violence dans la bande de Gaza et au sud d’Israël; cinq enfants palestiniens blessés.

Le cycle de violence engendré par les raids aériens des forces israéliennes en représailles des tirs de roquette des groupes armés palestiniens, commencé le 25 décembre 2013, s’est poursuivi durant la semaine. Le 16 janvier, les groupes armés palestiniens ont tiré 6 roquettes en direction de la ville d’Ashkelon, dans le sud d’Israël ; 5 d’entre elles ont été interceptées par un missile israélien Iron Dome et une a atterri dans une zone dégagée, ne causant aucune victime et aucun dégât, selon l’armée israélienne. En représailles, l’armée de l’air israélienne a déclenché une série de raids à l’encontre de diverses cibles au travers de la bande de Gaza, blessant 5 civils palestiniens, dont 4 enfants et une femme. Le 19 janvier, un raid aérien supplémentaire, ayant pour cible un membre présumé d’un groupe armé circulant en moto dans la ville de Jabaliya, a causé 2 blessés, un homme et un garçon de 11 ans. A la suite de cette attaque, les autorités israéliennes ont suspendu, par précaution, la tenue des classes dans la ville Ashod.

Les incidents se sont également poursuivis dans les zones logeant le périmètre de sécurité autour du mur, des zones restreintes d’accès aux palestiniens. A plus de 10 reprises, les forces israéliennes ont ouvert le feu, par avertissement ou par tirs directs, sur 5 civils palestiniens présents aux alentours du périmètre de sécurité, les forçant à partir. Lors de l’un de ces incidents, le 17 janvier, les forces israéliennes ont tiré et blessé 2 civils faisant partis d’un groupe de militants qui tentait de planter des arbres dans cette zone, à l’intérieur des 300 mètres interdit d’accès, à l’est de la ville de Gaza. Deux autres civils ont été blessés le même jour, dans des circonstances similaires, dues à l’inhalation de gaz lacrymogène tiré par les forces israéliennes à l’est de Jabaliya. Plus tard, les forces israéliennes sont entrées dans la zone afin de mener une opération de « land-levelling » d’environ 200 mètres à l’intérieur de la bande Gaza.

Egalement, cette semaine, les forces navales israéliennes ont ouvert le feu, pour avertissement, en direction de 5 bateaux de pêche palestiniens naviguant à l’approche de la limite de 6 miles nautiques imposés, les forçant à accoster ; aucun blessé n’a été signalé. Le 20 janvier, les forces navales israéliennes ont intercepté un bateau de pêche palestinien naviguant à l’ouest de Beit Lahia. Deux pécheurs ont été arrêtés et le bateau a été réquisitionné. Alors même que le pêcheur a été relâché le jour suivant, le bateau reste détenu par les autorités israéliennes.

Le passage de Rafah reste fermé, 5 000 personnes attendent de quitter Gaza

Le point de passage de Rafah est resté fermé durant toute la semaine que couvre le rapport. Environ 5 000 personnes attendent actuellement de quitter la bande Gaza, incluant également les cas médicaux et humanitaires. Le passage a été ouvert pour la dernière fois le 8 janvier, pour seulement 2 jours, après 11 jours consécutifs de fermeture, ne permettant le passage vers l’Egypte à seulement 900 personnes et l’entrée à Gaza à 1000 autres. La possibilité pour les habitants de Gaza de circuler par le passage de Rafah a été gravement réduite depuis juillet 2013 et l’imposition de mesures restrictives des autorités égyptiennes. A cause de ces fermetures fréquentes, durant le deuxième semestre de 2013, le nombre de passagers voyageant par le point de Rafah a diminué de 75% par rapport à la période équivalente en 2012.

Une grave pénurie des matériaux de construction se poursuit

Le passage frontalier de Kerem Shalom, seul point d’entrée des marchandises entre Gaza et Israël, a fonctionné conformément au calendrier prévu, permettant l’entrée de près de 900 camions de marchandises ; soit un chiffre en baisse par rapport à la semaine précédente. Bien que l’interdiction complète d’importation de matériaux de construction, imposée après la découverte d’un tunnel en Israël en octobre 2013, ait été partiellement levée en décembre, les projets mis en œuvre par les organisations internationales et approuvés par Israël continuent de faire face à de sévères restrictions. L’UNRWA, le plus grand organisme de mise en œuvre de projets humanitaires, a été autorisé à importer des matériaux pour seulement 6 de ses 14 projets, alors que d’autres organismes internationaux affrontent des retards importants de la part des autorités israéliennes, invoquant des raisons de sécurité.

Actuellement, l’interdiction totale d’importer des matériaux de construction pour le secteur privé au travers du passage Kerem Shalom est toujours imposée. A cause de la fermeture du passage de Rafah, aucun matériel de construction des projets financés par le Qatar n’a pu être acheminé depuis l’Egypte durant la période que couvre le rapport. En raison de ces différents facteurs, conjugués à la fermeture de la grande majorité des tunnels illégaux entre Gaza et l’Egypte, qui, depuis juin 2013, restaient le moyen principal d’approvisionnement de ces matériaux, les matériaux de construction sont pratiquement et entièrement épuisés sur le marché. En conséquence, le prix de ces matériaux, tel le ciment, ont quadruplé. Alors qu’une tonne de ciment coutait 400 shekel israélien (83,6 euros) en juin 2013, elle coute 1600 shekel (334,5) en janvier 2014.

Au cours de la période du 14 au 20 janvier, près de 2,2 million de litres de carburant industriel sont entrés par le passage de Kerem Shalom pour la centrale électrique de Gaza (GPP). La quantité de carburant, entrée quotidiennement pour la centrale, reste inférieure à sa consommation réelle normale. Les réserves de carburant se sont progressivement amoindries et, selon estimation, la donation du Qatar pour la centrale sera épuisée dans environ un mois. Il a été signalé que près de 5 000 litres de diesel par jour sont acheminés via les tunnels de contrebande, alors que plus d’un million de litres de carburant (essence et diesel) circulaient avant juin 2013.

Traduction : Charlotte D. pour l’Agence Média Palestine

Source : ocha_opt_protection_of_civilians_weekly_report_2014_01_23_english

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